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17 août 2009

LES HÉROS INTERDITS (I)

L'histoire des Cinq Cubains telle qu’on ne vous l’a jamais racontée

ricardo_alarcon_los_cincos

Ricardo Alarcón de Quesada

« Dans ce pays-ci, mets-toi ça dans la tête,
tu dois courir aussi vite que tu peux
pour rester à la même place »

Lewis Carroll
Alice au pays dess merveilles

Vous souvenez-vous d’Elián ?

L’affaire Elián González, un garçon de six ans, retenu par la force par des inconnus contre la volonté de son père, dans un défi ouvert à la loi US et à la décence, avait été largement rapportée par les médias dans le monde entier. Miami, le lieu de la séquestration, s’était transformée en une sorte de ville sécessionniste US, lorsque le maire, le chef de la police, les politiques, tous les quotidiens et les commentateurs de radios et de télévisions, de concert avec les institutions religieuses et patronales, s’étaient unis avec certains groupes violents des plus notoires obéissant aux ordres des groupes terroristes et violents pour s’opposer à l’ordre des tribunaux et du gouvernement de libérer le garçon.

Il avait fallu envoyer une équipe des forces spéciales de Washington DC, pour lancer une opération secrète et rapide afin d’occuper plusieurs maisons, désarmer les individus qui étaient fortement armés et cachés dans le quartier, sauver le garçon et restaurer la loi. Tout le monde avait suivi l’information. Jour après jour.

5_heroes_girasolesMais presque personne ne savait, qu’au même moment, exactement au même endroit – à Miami- cinq autres jeunes Cubains avaient été arbitrairement privés de leur liberté et subissaient une grande injustice.

Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González avaient été arrêtés très tôt le matin du samedi 12 septembre 1998, et emprisonnés pour 17 mois, seuls, dans des cellules punitives. Depuis le début de l’instruction jusqu’au jugement, le principal chef d’accusation qu’avaient retenus les procureurs et le juge, était que les cinq jeunes Cubains avaient infiltré, pacifiquement et sans armes les groupes terroristes anti-Cubains dans le but d’informer Cuba sur leurs plans criminels.

Avec ce genre d’accusation, était-il concevable qu’un quelconque révolutionnaire cubain puisse obtenir un jugement objectif à Miami ? Cela aurait-il été possible pendant la séquestration d’Elián, dans l’ambiance de violence, de haine et de peur qui régnait ?

Pour les services du Procureur, c’était parfaitement possible. Selon ses termes, « Miami est une communauté très grande, diverse et hétérogène » capable de traiter n’importe quel sujet sensible, y compris ceux qui impliquent  la révolution cubaine. C’est cette phrase que les procueurs ont répété pour rejeter plus de dix motions présentées par les avocats de la défense demandant de délocaliser le procès.

Le même gouvernement qui avait été obligé de traiter Miami comme une sorte de ville rebelle et d’envoyer secrètement des forces pour restaurer la légalité, a menti plusieurs fois sur la question du lieu du procès en refusant aux prévenus le droit que les Usaméricains respectent tant, il a rejeté la requête de délocalisation du procès vers la ville voisine de Fort Lauderdale, située à une demi-heure de Miami. Ironiquement, quelques années après, en 2002, quand le gouvernement avait été poursuivi au civil pour une affaire administrative de moindre importance,  résolue par la suite par un accord hors du tribunal, et liée indirectement au cas d’Elián, le gouvernement demanda un changement de lieu vers Fort Lauderdale, en affirmant qu’à Miami, il était impossible de juger avec objectivité une quelconque affaire en relation avec Cuba (Ramírez vs. Ashcroft, 01-4835 Civ-Huck, 25 juin 2002).

Cette contradiction flagrante, qui est la preuve claire d’un mauvais comportement du tribunal, d’un réel abus , a été l’un des facteurs principaux sur lesquels a été fondée la décision unanime de la Cour d’Appel, en 2005, pour annuler les condamnations des Cinq et décider un nouveau jugement (Court of Appeals for the Eleventh Circuit, No. 01-17176, 03-11087).

Cette décision historique fut ensuite infirmée par la majorité du tribunal sous la pression du Procureur Général (ministre fédéral de la Justice) Alberto Gonzales dans une action contraire à ce que supposerait la pratique courante du droit aux USA. Le succès de cette manœuvre de M. Gonzales, démonstration de sa philosophie juridique particulière, rendit impossible une résolution juste de cette affaire qui aurait honoré les USA.

La décision de la cour, un document solide de 93 pages qui décrivait des faits irréfutables de la guerre terroriste menée depuis un demi-siècle contre Cuba, reste un document extraordinaire de l’histoire US qui restera un texte que les professeurs et les étudiants en droit analyseront avec respect.

Mais ceci est un autre chapitre dans la longue saga des Cinq.

Quant à Elián González, il est sur le point d’achever sa scolarité au lycée et continue d’attirer l’attention des médias étrangers et des visiteurs qui se rendent à Cárdenas, le joli village dans lequel il vit. Lorsqu’ils se rendent à la maison d’Elián, ils sont surpris par des affiches qui réclament la liberté des Cinq jeunes dont les visiteurs n’avaient certainement pas entendu parler jusqu’alors.

Commentaire de Leonard Weinglass:

« Le procès a été tenu secret par les médias US. Il est inconcevable que le procès le plus long des USA jusqu’au jour de son verdict, n’ait été couvert que par la presse locale de Miami, alors que notamment des généraux, un amiral ainsi qu’un conseiller de la Maison Blanche avaient été appelés à témoigner par la défense. Où étaient alors les médias US pendant ces six mois ? Non seulement ce procès avait été le plus long, mais il traitait une affaire qui impliquait des questions importantes de politique étrangère et de terrorisme international. C’est aux médias US qu’il faut poser la question, car ils continuent à refuser de couvrir un cas dans lequel il y a eu tant de violations de droits fondamentaux, et y compris des violations des droits humains des prisonniers. » (Réponse de Leonard Weinglass, au Forum organisé par http://www.antiterroristas.cu , le 12 septembre 2003).

Ce qui a sauvé Elián c’est le fait que les Usaméricains étaient au courant de son cas et qu’ils s’étaient impliqués pour que la justice triomphe. Les Cinq sont toujours emprisonnés – cela fera 11 ans en septembre prochain – victimes d’une terrible injustice, car on ne permet pas aux Usaméricains d’en prendre connaissance. Les Cinq sont punis cruellement parce qu’ils ont combattu le terrorisme. Ils sont des héros, mais des héros interdits.

Auteur : RICARDO ALARCÓN de QUESADA
Président de l'Assemblée Nationale Cubaine

Traduction EG. Moncada
Révision FG. Tlaxcala

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Source : counterpunch
Forbidden Heroes
Article original publié le 11 août 2009

Repris/tomado sur/sobre cubadebate en ESPAÑOL

URL de cet article sur Hasta Siempre : http://moncada26.canalblog.com/archives/2009/08/17/14770542.html
URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8413&lg=fr

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