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HASTA SIEMPRE
7 septembre 2009

ACCUSATION À LA CARTE (VI)

L’histoire des Cinq Cubains telle qu’on ne vous l’a jamais racontée

Ricardo_Alarcon_De_Quesada
Auteur: Ricardo Alarcón De Quesada

Celle-ci est la sixième partie de la série sur les Cinq cubains écrite par Ricardo Alarcón et publiée en Anglais, dans le quotidien digital nord-américain CounterPunch. Cliquer pour voir les articles précédents : Première, deuxième, troisième, quatrième et cinquième Partie.

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Gerardo Hernández Nordelo

Plus de sept mois après l’arrestation et l’inculpation des Cinq Cubains, le gouvernement US a présenté une nouvelle accusation. Il s’agissait toujours de « conspiration », mais cette fois-ci  dans l’intention de commettre un homicide au premier degré, et elle visait spécialement l’un des Cinq, Gerardo Hernández Nordelo.

La nouvelle accusation a été lancée suite à une campagne publicitaire à Miami, impulsée activement par des « journalistes » à la solde du gouvernement US, faisant notamment état de réunions publiques entre des leaders de l’exil cubain, des magistrats, et des fonctionnaires du FBI. Réunions au cours desquelles ils discutaient ouvertement sur l'accusation contre Gerardo. Cela devint une exigence claire des groupes les plus violents de la ville, et les médias locaux en ont fait leur cheval de bataille quotidien.

Le gouvernement ayant accédé à cette exigence avait présenté formellement la nouvelle accusation qui ajoutait un nouvel élément essentiel aux « crimes » de Gerardo.

C’était donc une concession politique aux terroristes anti-cubains, qui cherchaient à se venger de la destruction de deux avions (modèle O2 utilisés par la Force Aérienne US d’abord au Vietnam et plus tard dans les guerres au Salvador) par la Force Aérienne cubaine le 24 février 1996. Les avions utilisés par des membres d'un groupe violent anticastriste [Les Frères du secours] avaient été abattus dans l'espace aérien cubain deux ans avant que les Cinq soient arrêtés.

Le timing était très suspect. Selon l'information divulguée par le ministère public pendant le procès, le FBI avait découvert la véritable nature de la mission révolutionnaire de Gerardo à Miami et il était déjà sous surveillance par l’interception de ses communications avec La Havane deux ans au moins avant la destruction des avions. Si cet incident a été le résultat d'une « conspiration », dans laquelle Gerardo était un acteur clé, pourquoi ne l’ont-ils pas arrêté en 1996 ? Pourquoi cette affaire n’a-t-elle même pas été mentionnée en septembre 1998 quand ils ont arrêté et inculpé Gerardo ?

Les avions appartenaient à un groupe dirigé par José Basulto, un agent vétéran de la CIA impliqué depuis 1959 dans une multitude d'actions de paramilitaires, y compris dans celle de l'invasion de Playa Girón et d’une série de tentatives d’assassinat contre Fidel Castro. Durant les 20 mois précédant l'incident, ce groupe avait pénétré l'espace aérien cubain 25 fois, et chaque fois le gouvernement cubain l’avait dénoncé.

Après tant de démarches diplomatiques, le gouvernement US voulait faire preuve de réactivité. Il a ouvert une enquête sur les vols, et demandé l'aide de Cuba pour obtenir des détails sur les provocations antérieures, accusant réception et remerciant pour les avoir reçus. À la date du 24 février 1996, alors que les procédures administratives étaient encore en cours, l'Administration Fédérale de l'Aviation (FAA) avait déjà privé Basulto de sa licence de pilote et depuis, il ne vole plus (du moins pas légalement).

Les provocateurs avaient proclamé ouvertement qu'ils continueraient à violer l'espace aérien de Cuba, déclarant même, qu’à cette époque, l'île souffrait de sa crise la plus dure - pire en termes économiques, que la Grande Dépression, selon un rapport des Nations-Unies – et qu’elle était incapable de répondre à leurs incursions illégales.

En janvier, le M. Basulto avait emmené en avion une équipe de la télévision NBC de Miami, qui avait filmé et diffusé un survol du centre de La Havane accompagné de lancers de tracts de propagande et d'autres matériels. Cuba avait déclaré alors publiquement qu'elle ne tolérerait plus de telles provocations, et avait rédigé les notifications nécessaires à toutes les parties intéressées, y compris au gouvernement US, au Département d'État et la FAA, qui à son tour avait averti Basulto et son groupe de s'abstenir de ces vols.

La supposée « conspiration » était en elle-même une stupidité monumentale, incompréhensible pour tout esprit rationnel. On supposait que le gouvernement cubain avait décidé de provoquer une guerre totale contre les USA, un affrontement militaire qui, évidemment, aurait débouché sur un désastre  terrible non seulement pour le gouvernement cubain, mais pour toute la nation et son peuple. Pour n’’importe quel crime ou délit, le mobile est toujours un facteur clé. Décisif. Quel aurait pu être le mobile de Cuba, pour provoquer un événement précisément en cette période de 1996, la plus dangereuse pour la survie de notre pays sans allié ou ami dans un monde et un hémisphère sous contrôle total des USA?

Cuba a fait exactement le contraire. Elle a dénoncé l’une après l’autre, chaque provocation à la FAA et à l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI, Institution de la famille des Nations-Unies qui s'occupe de ces questions) et a envoyé des dizaines de courriers diplomatiques au Département d'État. Mais Cuba est allée plus loin. Elle a fait tout ce qui était possible pour parvenir au plus haut niveau de l’administration US, la Maison Blanche, pour tenter de prévenir de nouveaux incidents.

The New Yorker, dans son édition de janvier 1998 consacrée à Cuba à l’occasion de la visite du Pape, a publié un article sérieux avec un récit assez objectif de ces efforts cubains (Carl Naguin, “Annals of Diplomacy Backfire”, The New Yorker, 26 janvier 1998.)

Oui, il y a bien eu une conspiration pour provoquer la tragédie du 24 février 1996. Mais ce fut exclusivement et intégralement l’œuvre de ces mêmes groupes qui à Miami ont lancé une campagne terroriste contre Cuba depuis un demi-siècle. La même bande qui avait auparavant kidnappé le petit Elián González, âgé de six ans. Des actes toujours commis en toute impunité.

Traduction EG. Moncada
Révision : FG. Tlaxcala

ENGLISH, ESPAÑOL

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Source : counterpunch -
Indictment À La Carte

Article publié le 3 septembre 2009
URL de cet article sur HASTA SIEMPRE ! :
http://moncada26.canalblog.com/archives/2009/09/07/14988165.html
URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8413&lg=fr

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