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HASTA SIEMPRE
3 septembre 2009

LE VISAGE DE L'IMPUNITÉ (III)

L’histoire des Cinq cubains telle qu’on ne vous l’a jamais racontée

Ricardo_Alarcon_De_Quesada
Auteur : Ricardo Alarcón De Quesada

C’est la troisième partie de la série sur les Cinq cubains écrite par Ricardo Alarcón et publiée sur CounterPunch. Vous pouvez cliquer pour voir les précédents articles : Première partie, Seconde partie.

Comme ils l’ont reconnu au cours des entrevues pour la sélection du jury, le kidnapping d'Elián González et ses conséquences pour la communauté de Miami étaient très présentes dans les esprits des jurés choisis pour composer le jury, dans le procès des Cinq Cubains. Un procès qui a eu lieu seulement quelques mois après que le garçon de six ans eut été libéré par la police fédérale.

Comme toute la communauté, les jurés avaient suivi les événements liés à l’affaire Elián. Des événements qui avaient saturé les informations. Les portraits des kidnappeurs, de leurs sponsors et partisans, ainsi que les visages d'autres personnes impliquées dans le scandale étaient dès lors bien connus par les membres du jury. Les portraits, ainsi que deux détails uniques du drame d'Elián et en connexion directe avec le procès des Cinq Cubains.

Premièrement, la conduite déconcertante de tous les fonctionnaires publics de Miami, de leurs membres du Congrès, le maire et les élus locaux jusqu'aux pompiers et aux membres de la police, qui ouvertement, ont refusé d'obéir à la loi et n'ont rien fait pour mettre fin à la plus grande affaire d'abus de mineur aussi médiatisée qui se soit jamais produite. Et, deuxièmement, chose encore plus incroyable, c’est qu’aucune poursuite n’avait été engagée contre le groupe d'individus qui avait violé la loi aussi clairement en kidnappant un enfant et en créant de la violence et les troubles dans toute la ville lorsque le gouvernement fédéral était venu le libérer. Personne n'a été jugé, ni arrêté, ni sanctionné. Aucune autorité locale n'a été destituée, ni remplacée, ni invitée à démissionner. Le cas Elián a démontré de quelle manière l'impunité anticastriste règne à Miami.

Quand les membres du jury se sont assis la première fois dans la salle du tribunal pour effectuer leur devoir de citoyens, ils ont du être probablement étonnés. Ils avaient, là, devant eux, les « célébrités de Miami » qu’ils avaient l’habitude de voir, jour et nuit, à la télévision locale. Et ils étaient tous ensemble, parfois ils souriaient et s'embrassaient, comme de vieux acolytes. Les kidnappeurs et les personnes chargées de « faire appliquer la loi » en connivence avec les procureurs (ces personnes courageuses qui jamais ne sont apparues lorsqu’un petit garçon était molesté par les médias).

Les membres du jury ont passé sept mois dans cette enceinte en voyant, et en étant observés par ces personnes-mêmes qui leurs étaient si familières et qui maintenant se trouvaient sur le banc des témoins, au milieu de la zone réservée au public ou sur les bancs de la presse. Ces mêmes personnes qu'aujourd’hui ils rencontraient si souvent au parking, à l'entrée du palais du tribunal et dans les couloirs. Certains arboraient quelquefois, orgueilleusement, la tenue portée au cours de leur dernière incursion militaire à Cuba.

Les membres du jury les ont écoutés expliquer en détail leurs exploits criminels et en répéter plusieurs fois qu'ils ne parlaient pas du passé. Ça a été un étrange défilé d'individus qui comparaissaient devant Cour pénale, en reconnaissant leurs actions violentes contre Cuba. Des actions qu’ils avaient planifiées, préparées et entreprises à partir leur propre quartier.

Ils étaient là, à faire des discours, en exigeant la sanction la plus dure, en diffamant et en menaçant les avocats de la défense.

La juge avait fait ce qu’elle avait pu pour essayer de préserver le calme et la dignité. Elle avait réellement ordonné, plusieurs fois, au jury de ne pas tenir compte de certains commentaires inappropriés, mais ce n'était pas suffisant pour effacer de l'esprit du jury les conséquences préjudiciables et terrorisantes de ces déclarations.

Les conséquences étaient évidentes. La décision du jury de la Cour d'Appel l'avait exposé en termes très clairs : « les preuves son apparues de la véracité des activités clandestines non seulement des accusés, mais également celles de plusieurs groupes d'exilés cubains et des camps paramilitaires qui continuaient à opérer dans le secteur de Miami… La perception que ces groupes pouvaient faire du mal aux membres du jury qui émettraient un verdict défavorable à leurs points de vue, était palpable ». (Onzième Circuit de la Cour d'Appel, N°01-17176, 03-11087)

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Mais ce n'était pas tout. Après avoir vu et entendu les preuves abondantes des actes de terrorisme que les accusés avaient essayé d'empêcher, le gouvernement est parvenu à défendre les terroristes en convainquant le tribunal d’ôter au jury la prise en compte de la défense de l’état de nécessité, qui rendait possible d’excuser les Cinq ; cet étatt de nécessité étant la base légale de leur défense.

Dans ce cas, le fond du problème est que Cuba a la nécessité de protéger son peuple des tentatives criminelles des terroristes qui jouissent d'une totale impunité en territoire US. La loi usaméricaine est claire : si on agit pour prévoir des dangers majeurs, même si on le fait en violant la loi, on sera exempté de toute pénalité, car la société reconnaît la nécessité, y compris les avantages, d'exécuter cette action.

Les USA, seule superpuissance mondiale, ont interprété ce principe universel pour justifier la légalité des guerres sur des terres éloignées au nom de la lutte contre le terrorisme. Toutefois, ils ont refusé de le reconnaître pour cinq hommes désarmés, pacifiques, non violents qui, au nom d'un petit pays, sans causer de préjudice à personne, ont essayé d'empêcher les actions illégales de certains criminels qui jouissent d’asile et de soutien aux USA…

Par le truchement des magistrats de Miami, le gouvernement US est allé encore plus loin, au-delà même du concevable, pour aider les terroristes. Ils l'ont fait très ouvertement, par écrit et avec des discours passionnés qui curieusement n’ont jamais été considérés comme présentant un intérêt journalistique.

Cela s’est passé en 2001. Quand les magistrats du Sud de la Floride et le bureau local du FBI étaient très occupés à punir durement les Cinq Cubains tout en offrant la protection « à leurs » terroristes, les criminels qui commirent l'attaque du 11 septembre, s’entraînaient, sans être dérangés, et depuis fort longtemps, à Miami. Ils devaient avoir une bonne raison pour préférer ce lieu.

justicia_a_los_cinco

Traduction EG. Moncada
Révision FG. Tlaxcala

ENGLISH, ESPAÑOL

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Source:
The face of Impunity

Article publié le 25 août 2009
URL de cet article sur HASTA SIEMPRE ! : http://moncada26.canalblog.com/archives/2009/09/03/14945056.html
URL de cet article sur Tlaxcala : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8413&lg=fr

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