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HASTA SIEMPRE
25 février 2008

FIDEL : COMMANDANTE ¡ HASTA SIEMPRE !

Hasta Siempre 08!
Semaine du lundi 18 au dimanche 24 février 2008

L’ÉDITO

Cher amis,

Ce numéro 8 de " Hasta Siempre " a une valeur particulière. Il intervient quelques jours après la décision du Commandant en Chef Fidel Castro de se retirer du pouvoir après 49 ans à la tête de la Révolution cubaine. Au moment où sont écrites ces lignes, l’Assemblée nationale du Pouvoir Populaire élue le 20 janvier est en train d’élire ses nouveaux dirigeants. Si une page s’est tournée avec le départ de Fidel, Cuba socialiste a encore de belles pages devant elle. L’annonce à peine publiée que les " démocraties occidentales " ont déjà lâché leurs commentaires demandant plus de démocratie à Cuba. Laissons le peuple cubain décider de son avenir, lui qui défend le Socialisme avec courage depuis près de 50 ans. Les amis de Cuba socialiste doivent une nouvelle fois montrer leur attachement à Cuba et son peuple courageux.

Vive Cuba ! Vive Fidel !


A LIRE

Message de Fidel Castro
(19 février 2008)

Chers compatriotes,

Je vous ai promis, vendredi dernier, 15 février, d’aborder dans mes prochaines Réflexions une question intéressant beaucoup d’entre vous. Je le fais cette fois-ci sous forme de message.

Le moment est venu de présenter à l’Assemblée nationale la candidature des membres du Conseil d’Etat, de son président, de ses vice-présidents et de son secrétaire, et de les élire.

J’ai rempli cette estimable fonction de président pendant de nombreuses années. La Constitution socialiste a été adoptée le 15 février 1976 au suffrage libre, direct et secret de plus de 95 p. 100 des citoyens ayant le droit de vote. La première Assemblée nationale du pouvoir populaire, constituée le 2 décembre de la mme année, a élu le Conseil d’Etat et sa présidence. J’avais exercé auparavant la fonction de Premier ministre pendant presque dix-huit ans. J’ai toujours eu les prérogatives nécessaires pour mener de l’avant l’œuvre révolutionnaire avec le soutien de l’immense majorité du peuple.

Connaissant mon état de santé critique, beaucoup de gens à l’étranger pensaient que ma renonciation provisoire, le 31 juillet 2006, au poste de président du Conseil d’Etat que je laissais aux mains du premier vice-président, Raúl Castro Ruz, était définitive. Raúl en personne, qui occupe aussi le poste de ministre des Forces armées révolutionnaire par mérite personnel, et les autres compagnons de la direction du parti et de l’Etat renâclaient à l’idée de me considérer écarté de mes fonctions malgré mon état de santé précaire.

Ma position était inconfortable face à un adversaire qui a fait l’impossible pour se débarrasser de moi: il ne m’était pas du tout agréable de lui complaire.

J’ai pu ensuite, une fois récupérée la pleine maîtrise de mon cerveau, beaucoup lire et réfléchir, compte tenu de mon repos forcé. J’avais assez de forces pour écrire pendant de longues heures, une occupation que j’ai partagée avec les séances de physiothérapie et les programmes de rétablissement pertinents. Un bon sens élémentaire m’indiquait que cette activité était à ma portée. Je me suis toujours soucié par ailleurs, en parlant de ma santé, de ne pas faire naître de fausses illusions dans notre peuple, un dénouement fatal en pleine bataille risquant d’être traumatisant pour lui. Le préparer à mon absence des points de vue psychologique et politique, telle était ma première obligation après tant d’années de lutte. Je n’ai jamais manqué de signaler qu’il s’agissait d’une convalescence "non exempte de risques".

J’ai toujours souhaité faire mon devoir jusqu’à mon dernier souffle. C’est ce que je puis offrir.

Je communique à mes très chers compatriotes, qui m’ont fait l’immense honneur de m’élire voilà quelques jours membre du Parlement, lequel doit adopter des accords importants pour les destinées de notre Révolution, que je n’aspirerai pas au poste de président du Conseil d’Etat et de commandant en chef ni ne l’accepterai — je répète: je n’y aspirerai pas ni ne l’accepterai.

Dans de brèves lettres adressées à Randy Alonso, animateur du programme La Table ronde télévisée, avec mission de les divulguer, j’avais inclus discrètement des points du Message que j’écris aujourd’hui, sans que son destinataire soit au courant de mes intentions. Je faisais confiance à Randy parce que je l’avais connu quand il était élève de journalisme et que je me réunissais presque toutes les semaines avec les principaux représentants des étudiants de province dans la bibliothèque de la vaste villa du quartier Kohly où ils logeaient. Aujourd’hui, le pays tout entier est une immense université.

Je choisis quelques paragraphes de ma lettre à Randy, du 17 décembre 2007:

"Je suis profondément convaincu que les réponses aux problèmes actuels de la société cubaine, dont le niveau scolaire moyen est proche de la terminale, qui compte presque un million de diplômés universitaires et où tous les citoyens sans discrimination jouissent de la possibilité réelle de faire des études, exigent plus de variantes que celles que peut offrir un échiquier. On ne saurait ignorer aucun détail. Il ne s’agit pas d’une voie facile, si l’on veut que l’intelligence de l’être humain dans une société révolutionnaire l’emporte sur ses instincts."

"Mon devoir élémentaire est, non pas de m’accrocher aux fonctions, encore moins de faire obstacle à de plus jeunes, mais d’apporter des expériences et des idées dont la modeste valeur provient de l’époque exceptionnelle qu’il m’a été donné de vivre."

"Je pense comme Niemeyer: il faut être conséquent jusqu’au bout."


Lettre du 8 janvier 2008 :

"Je suis résolument en faveur du vote uni (un principe préservant les mérites ignorés) qui nous a permis d’éviter la tendance à copier ce qui se faisait dans les pays de l’ancien camp socialiste, dont le portrait d’un candidat unique à la fois si solitaire et parfois si solidaire avec Cuba. Je respecte beaucoup cette première tentative de construire le socialisme grâce à laquelle nous avons pu poursuivre sur la voie choisie."

Mais je suis trop conscient que "toute la gloire du monde tient dans un grain de maïs".

Je trahirais donc ma conscience en occupant des responsabilités qui exigent qu’on puisse se déplacer librement et qu’on s’y adonne à fond, ce qui n’est plus à ma portée. Je l’explique sans dramatisme.

Notre Révolution peut encore compter, heureusement, sur des cadres de la vieille garde, aux côtés d’autres qui étaient très jeunes au début de sa première étape. Certains ont rejoint presque enfants les combattants des montagnes et ont ensuite écrit des pages de gloire dans notre pays par leur héroïsme et leurs missions internationalistes. Ils ont l’autorité et l’expérience requises pour garantir la relève. Notre Révolution peut aussi compter sur une génération intermédiaire qui a appris à nos côtés les ingrédients de l’art complexe et presque inaccessible d’en organiser et diriger une.

Le chemin sera toujours difficile et exigera les efforts intelligents de tout le monde. Je me méfie des voies apparemment faciles de l’apologétique ou, par antithèse, de l’auto flagellation. Toujours se préparer aux pires variantes. Etre aussi prudent dans le succès que solide dans l’adversité, voilà un principe à ne pas oublier. L’adversaire à vaincre est extrêmement fort, mais nous l’avons tenu en respect pendant presque un demi-siècle.

Je ne vous fais pas mes adieux. Je tiens juste à combattre comme un soldat des idées. Je continuerai d’écrire sous le titre de: "Réflexions du compañero Fidel". Ce sera une arme de plus à ajouter à notre arsenal. Peut-être écoutera-t-on ma voix. Je serai prudent.

Fidel Castro Ruz
18 février 2008
17 h 30

Traduction ESTI

Che_Fidel


Nous publions également une « réflexion »
que Fidel Castro a publié dans Granma, au lendemain de sa décision.



Ce que j’ai écrit le mardi 19

(22 février 2008)

Ce mardi-ci, pas de nouvelle internationale fraîche. Mon modeste Message au peuple, du lundi 18 février, a reçu sans mal une très large diffusion. J’ai commencé à en recevoir des nouvelles concrètes dès onze heures du matin. Je n’avais jamais mieux dormi la nuit précédente. J’avais la conscience tranquille et je m’étais promis des vacances. Les journées de tension dans l’attente du 24 février m’avaient épuisé.

Je ne dirai rien aujourd’hui des personnes très chères qui, à Cuba et dans le monde, ont exprimé leurs émotions de mille manières différentes. J’ai lu aussi un grand nombre d’opinions spontanées recueillies dans la rue par des méthodes fiables et reflétant presque sans exception de très profonds sentiments de solidarité. J’aborderai ce point un de ces jours.

Pour l’instant, je me consacre à l’adversaire. Je me suis diverti à observer la gêne de tous les candidats à la présidence des Etats-Unis qui se sont vus contraints, l’un après l’autre, de proclamer leurs exigences immédiates envers Cuba pour ne pas risquer de perdre un seul électeur. Si seulement j’étais un Prix Pulitzer pour pouvoir les interviewer à la CNN sur les questions politiques, voire personnelles, les plus délicates depuis Las Vegas où règne la logique du hasard et de la roulette et où vous devez vous rendre humblement si vous aspirez à la présidence!

Un demi-siècle de blocus ne leur semble pas assez, à ces privilégiés. "Changement, changement, changement!", s’égosillent-ils à l’unisson.

Je suis d’accord pour du changement, mais aux Etats-Unis! Il y a belle lurette que Cuba a changé et qu’elle tiendra son cap dialectique. "Ne jamais retourner au passé!", s’exclame notre peuple.

"Annexion, annexion, annexion!", scande l’adversaire, parce que c’est à ça qu’il pense au fond quand il parle de changement.

Martí, brisant le secret de sa lutte silencieuse, dénonça l’empire vorace et expansionniste que, fort de son intelligence géniale, il avait déjà découvert et décrit plus d’un siècle après la Déclaration révolutionnaire d’indépendance des Treize Colonies.

Le début d’un système insoutenable est une chose; sa fin en est une autre.

Les puissances européennes déclinantes, mais alliées de ce système, ont formulé immédiatement les mêmes exigences: il était temps à leur avis que nous dansions aux sons de la musique de la démocratie et de la liberté qu’elles n’ont jamais vraiment connues depuis Torquemada, d’autant que le colonialisme et le néocolonialisme imposés à des continents entiers d’où elles soutirent de l’énergie, des matières premières et de la main-d’œuvre bon marché les disqualifient du point de vue moral.

Un illustrissime personnage espagnol, jadis ministre de la Culture et impeccable socialiste, porte-parole aujourd’hui encore et depuis longtemps des armes et de la guerre, est la synthèse de la déraison pure. Le Kosovo et la déclaration d’indépendance unilatérale hantent maintenant ces puissances-là comme un impertinent cauchemar.

Des hommes en chair et en os continuent de mourir en Iraq et en Afghanistan sous l’uniforme des Etats-Unis et de l’OTAN. Le souvenir de l’URSS, désintégrée en partie par son aventure interventionniste dans le second pays, suit les Européens comme une ombre.

Bush père soutient McCain comme son candidat, tandis que Bush fils a affirmé dans un pays d’Afrique — ce continent berceau de l’homme hier et martyr aujourd’hui — où nul ne sait ce qu’il peut bien y faire, que mon message était le premier pas sur la voie de la liberté à Cuba, autrement dit sur celle de l’annexion décrétée par son gouvernement dans un Rapport énormément volumineux.

La veille, les chaînes de télévision internationales montraient un groupe de bombardiers d’ultime génération faisant des manœuvres spectaculaires, les pilotes ayant la garantie absolue de pouvoir larguer des bombes de n’importe quel type sans être repérés par les radars et sans jamais avoir le sentiment de commettre des crimes de guerre.

D’importants pays protestaient aussi contre l’idée de l’Empire de tester une arme sous prétexte d’éviter la chute éventuelle sur le territoire d’un autre pays d’un satellite espion, l’un des si nombreux engins que les Etats-Unis ont situés sur orbite planétaire à des fins militaires.

Je pensais ne pas écrire de Réflexions pendant une dizaine de jours, mais je n’ai pas le droit de garder le silence si longtemps: il faut ouvrir le feu idéologique sur eux.

J’ai écrit ceci mardi, à 15 h 35. Je l’ai révisé hier et je le remettrai à la presse aujourd’hui, jeudi. J’ai prié instamment les journaux de publier mes Réflexions en page deux ou à toute autre page intérieure, jamais à la une, et les autres médias d’en faire de simples résumés si elles sont trop longues.

Je m’efforce maintenant de consigner mon vote uni en faveur de la présidence de l’Assemblée nationale et du nouveau Conseil d’Etat, et la façon de le faire.

Je remercie mes lecteurs de leur patiente attente.

Fidel Castro Ruz
21 février 2008
18 h 34

Traduction ESTI

SUR LE NET

A lire cet article d’analyse sur la situation cubaine
paru dans le Journal La Marseillaise.

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